Et si nous vous emmenions dans un endroit exceptionnel ? Là où les oiseaux sont rois, et où l’Homme ne réside pas. Nous vous proposons de monter dans une pirogue direction L’île aux coquillages de Diorom Boumak.
Alors oui, l’exceptionnel demande de la volonté et un réveil matinal ! Un peu de voiture et de pirogue. Mais, lorsque vous marcherez sur l’un des sentiers qui serpentent les amas de coquillages, sous les Baobabs, vous ne le regretterez pas !
C’est d’ailleurs pour cette raison que l’Etat du Sénégal a déposé une demande d’inscription sur la Liste du Patrimoine Mondial en Janvier 2010. Demande acceptée et validée en Juin 2011. Donc oui, cet endroit est vraiment exceptionnel.
Pour vous parler un peu de cette île aux coquillages, sans trop en dire non plus, pour laisser un peu de suspens et de mystère à nos résidents curieux de découvrir ce lieu, nous vous dirons que les amas des îles du Saloum témoignent d’une pratique vieille de 3000 ans encore vivante aujourd’hui.
Les populations protohistoriques[1] du Delta ont eu l’ingéniosité d’établir des lieux de décharge au milieu du Delta pour se défaire des coquilles d’huîtres et d’autres rebus. C’est ainsi que se sont bâties, au fil des siècles, ces îles artificielles. Ces amas témoignent de cette perpétuelle présence de l’homme dans ce triple écosystème mer/mangrove/terre.
Sur les 218 amas répertoriés, 28 furent transformés en nécropoles; ce qui valut au site d’importantes fouilles archéologiques, elles ont débuté en 1939 à Diorom Boumack.
Aujourd’hui, l’île n’est plus peuplée que par de majestueux baobabs, parmi lesquels on trouve le « baobab sacré », au tronc imposant à l’intérieur duquel se déroulait prières, sacrifices et autres cérémonies.
Un baobab sacré ?!! Oui oui, ce n’est pas une blague, tout du moins, pas chez les Sérères. Les Sérères forment, en nombre, la troisième ethnie du Sénégal, après les Wolofs et les Peuls ; environ un Sénégalais sur six est d’origine sérère. Ils constituent l’une des plus anciennes populations de la Sénégambie.
Donc, revenons à notre baobab sacré. Ce baobab-sacré est appelé « guy gewël » en wolof, ce qui veut dire « baobab des griots[2] », c’est un baobab-sépulture. Cette pratique abandonnée au siècle dernier, consistait à enterrer les griots dans le creux de certains baobabs qui devenaient de véritables caveaux. En effet, selon les croyances sérères, si les griots venaient à être enterrés en pleine terre, le sol serait rendu stérile pour toujours. Lors du cérémonial funéraire, le griot revêtu de ses plus beaux vêtements, était porté jusqu’au baobab creux. Le baobab-sépulture de Diorom Boumack a été complètement pillé.
Vous ressortirez apaisé par la quiétude et la beauté des paysages que vous aurez traversés. Entre terre, mer et ciel là où seuls les oiseaux ont le droit d’évoluer.
C’est sur cet amas, de Dioron Boumak ,qui mesure près de 400 mètres du nord au sud, pour une hauteur de 12 mètres, que nous vous proposons, le temps d’un moment, de sortir du commun….
N’hésitez pas à nous contacter si vous êtes intéressé par cette excursion – L’île aux coquillages
Nous vous laissons découvrir le chemin que vous emprunterez certainement si vous nous accompagnez…
Thierry, gérant et propriétaire de l’hôtel Ô Coeur de Passy
[1] Le terme vient du grec « proto » qui signifie « premier ». Littré définit l’adjectif protohistorique ainsi : « Qui appartient aux débuts de l’histoire. »
[2] Le griot est une personne qui officie comme communicateur traditionnel
Le Sine Saloum – site de l’UNESCO